Alors c’est
très simple, on est monté avec du matos, on a grimpé, on a posé notre slack et
notre pendulaire, on en a bien profité, et on est redescendu.
C’était, à
peu de chose près, ce qu’on avait prévu, mais ça n’est jamais aussi simple.
Départ
mercredi soir de Chambéry avec Florentin en direction de Courmayeur, dans le
but de monter le jeudi matin dans la Combe Maudite pour avancer au maximum l’installation
en attendant les copains, qui, eux, travaillent et n’arriveront que le samedi
matin.
Sauf que
jeudi c’est pluie ! On reste la journée dans le camion à attendre que ça
passe pour monter, mais ça ne passe pas.
L’éclaircie se fera attendre jusqu’à vendredi en milieu de matinée. Le temps de décharger les 60kg (chacun) de matériel et on est dans la benne, avec sac de hissage et pulka bien pleins.
L’éclaircie se fera attendre jusqu’à vendredi en milieu de matinée. Le temps de décharger les 60kg (chacun) de matériel et on est dans la benne, avec sac de hissage et pulka bien pleins.
Arrivé en
haut nous constatons sans surprise qu’il n’y a plus de trace sur le glacier,
effacée par les chutes de neige de la veille. C’est donc sac sur le dos et
pulka harnachée à la taille que nous
attaquons la traversée du Glacier du Géant de la pointe Helbronner jusqu'au
pied de la Tour Ronde.
Faire la
trace n’est pas facile, surtout quand on ne connait pas le coin et que le
brouillard s’invite régulièrement, nous obligeant à nous arrêter jusqu'à l’éclaircie
suivante.
(Le brouillard se lève, nous approchons bientôt du bivouac.)
Arrivés à la
gare du téléphérique aux alentours de 11h30, nous n’arriverons à l’emplacement
de bivouac qu’à 17h, alors que cet itinéraire ne demande normalement qu’une à
deux heures de marche. Les pulkas, le brouillard et la trace à faire nous on
fait perdre beaucoup de temps.
Une fois arrivés, nous dégageons un espace plat et abrité du vent pour y poser la tente, avalons rapidement un lyophilisé chacun, puis nous réfugions sous la tente alors que le froid tombe avec la nuit.
Une fois arrivés, nous dégageons un espace plat et abrité du vent pour y poser la tente, avalons rapidement un lyophilisé chacun, puis nous réfugions sous la tente alors que le froid tombe avec la nuit.
Le lendemain
au réveil nous découvrons ce qui sera notre routine pour les nuits à venir :
tente givrée qui trempe les duvets, chaussures gelées, eau gelée, etc… C’est
donc toute une routine de préparation matinale qui doit se mettre en place :
préparer un thermos la veille au soir, préparer stratégiquement ses affaires
pour sortir du duvet…
(Fait frisquet le matin..)
Une fois
sortis nous décidons d’attaquer la voie Lepiney sur le Trident du Tacul en
attendant les copains qui, normalement, ne devraient pas tarder.
Arrivée au
relais de départ nous attaquons la voie par une vire sur la gauche, semblant
correspondre aux indications du topo, mais, Florentin en tête, nous nous
rendons vite compte que l’escalade est beaucoup plus dure que prévu, et que ça
ne passera pas en grosse chaussures de montagne. Florentin redescend au relais
et c’est moi qui m’y colle pour finir la longueur et récupérer les coinceurs
laissés dans la voie. Après une belle frayeur j’arrive au relais, laisse passer
une cordée qui nous dépasse (mais qui fera elle aussi demi-tour quelques
dizaine de mètres plus loin), puis
descend en rappel. Il est 14h quand nous revenons à la tente un peu dépités,
mais surtout surpris par le niveau de la voie, annoncée 5c max (TD).
(Dans ce que nous pensions être la voie Lepiney.)
Au bivouac
les copains sont arrivés et me motivent à repartir avec eux finir l’ascension
des deux faces pour y poser les cordes fixes qui permettront l’installation du
pendulaire et de la highline. Florentin reste au bivouac et nous repartons,
Yoann, Yann, Ana et moi.
Arrivée à la rimaye il est 16h, et j’ai quelques doutes sur les chances de finir de poser les cordes fixes ce soir. Mais les amis alpinistes sont aussi très optimistes, et nous partons chacun dans nos voies : Yann et Ana dans la Bonatti-Tabou à la Chandelle du Tacul (6b+ max, ED-), Yoann et moi repartons dans la Lepiney, mais dans le bon itinéraire cette fois.
Arrivée à la rimaye il est 16h, et j’ai quelques doutes sur les chances de finir de poser les cordes fixes ce soir. Mais les amis alpinistes sont aussi très optimistes, et nous partons chacun dans nos voies : Yann et Ana dans la Bonatti-Tabou à la Chandelle du Tacul (6b+ max, ED-), Yoann et moi repartons dans la Lepiney, mais dans le bon itinéraire cette fois.
A mesure que
le soleil passe derrière le Mont Blanc, la température descend et la grimpe se
rafraîchit. Et les nombreuses vires enneigées présentes sur l’itinéraire ne
nous aident pas. En chausson dans la neige, sur du rocher mouillé, à l’ombre, à
3500m, à l’automne, un vrai régal pour les doigts et les pieds !
(Grimpe automnale à la tombée du jour.)
Nous
trouvons finalement l’endroit idéal pour poser nos installations et commençons
à équiper. Le perfo de notre côté tombe en rade après avoir posé 3 points de 10
pour le pendulaire. Décision est donc prise que nous poserons le pendulaire sur
la highline, ce qui nous évitera d’avoir à équiper deux installations
différentes.
Nous redescendons ensuite en déroulant les cordes d’accès, puis nous rentrons au camp, il est 21h.
Nous redescendons ensuite en déroulant les cordes d’accès, puis nous rentrons au camp, il est 21h.
(Le bivouac.)
Le
lendemain, dimanche, la moitié de l’équipe repart au refuge Torino pour
participer à une manifestation organisée par l’association Moutain Wilderness
contre la pollution sonore en montagne.
Nous ne
sommes donc plus que 4 pour finir l’installation. Nous partons de bonne heure
Boris, Manu, Louis et moi pour hisser le matériel jusqu'aux ancrages et
finaliser l’installation.
Tout se
passe bien et à 14h la ligne et le pendulaire sont en place. Nous redescendons
manger un bout, puis nous remontons Louis, Florentin et moi, pour tester la
slack. Entre temps, pendant que nous remontions, Boris et Manu décollent depuis
le glacier en parapente, destination Chamonix et une bonne bière en terrasse
que nous leur envions un peu.
Viens le
moment tant attendu, les premiers pas sur cette sangle de 65m de long à 3500m d’altitude.
Et là c’est la rouste.
(Départ timide sur la highline.)
Nous avons
peu tendu la sangle pour que le pendule ne soit pas trop sec, et il y a sous la
sangle une corde de sécurité, plus une corde de réglage, ce qui alourdit
considérablement la ligne, sans parler des cordes de sauts qui pendent depuis
le milieu de la ligne et casse les rythme des oscillations de la sangle. Bref,
on est terreur dessus !
J’arrive
quand même à aligner quelque pas timide, Louis arrive à se lever, puis pose
quelques petits tricks, et Florentin nous fera même le plaisir de monter sur la
ligne, lui qui n’a jamais approché une highline !
Cette ligne
est vraiment magnifique, avec vue sur le Mont Blanc et une belle ouverture sur
le côté avec panorama sur le glacier et sur l’arête de la Brenva.
Après une journée d’installation au soleil en
altitude, on commence à être bien fatigué et la nuit approchant, nous décidons
de rentrer.
Nous
retrouvons l’autre moitié de l’équipe aux tentes, enfin revenus de leur
manifestation.
On discute un peu des possibilités de départ pour le pendulaire, de nos impressions sur la highline, des conditions de vol en parapente que les copains ont rencontré lors de leur manifestation, etc…
On discute un peu des possibilités de départ pour le pendulaire, de nos impressions sur la highline, des conditions de vol en parapente que les copains ont rencontré lors de leur manifestation, etc…
Lundi matin
c’est la course, nous nous dépêchons pour avoir le temps de slacker un peu, de
sauter, et de démonter avant de rentrer pour 16h30 au refuge et attraper la
dernière benne.
En guise de
sauts nous aurons plutôt une grande balançoire loin au-dessus du glacier, avec
vue sur le Mont Blanc, tout en douceur et en contemplation. Mais l’exit de saut
est repéré et nous reviendrons pour sauter comme il se doit une prochaine fois !
(Yoann survole le paysage.)
Quelques essais pas forcément plus concluant que la
veille pour Louis et moi, puis c’est la désinstallation.
Après une longueur de désescalade exposée, assurée par
Louis en contrebas avec une corde statique, nous retrouvons les relais chaînés
et entamons la dernière descente.
Arrivé au bivouac que nous avons plié le matin, il est
14h30. Il nous reste 2h pour remonter une pulka et nos sac, Louis Yoann Yann et
moi, Florentin et Ana étant partis en avance avec la seconde pulka. Timing très
serré, nous avançons vite, mais arrivés au ressaut raide nous commençons à en
baver sérieusement : 50kg à traîner dans une neige transformée ce n’est
pas évident. Je suis harnaché à la pulka, Yoann devant moi m’accroche un bout
de corde au baudrier pour me tirer et Yann derrière pousse la pulka. Au bout de
quelques centaines de mètres je « coule une bielle ». Je laisse ma place à Yann et prends la sienne
derrière la pulka.
Après une très longue heure de galère et grâce à l’aide
de 3 autres alpinistes rencontrés dans la montée, nous arrivons au refuge à
16h18, a peu près dans les temps. Sauf qu’il nous reste les 228 marches qui
mènent du refuge à la télécabine à descendre avec tous le matériel. C’est la
course, nous sommes tous épuisés et les allers-retours dans les escaliers n’arrangent
rien !
Finalement ca passe de justesse, nous descendons avec la dernière benne de service, et c’est le retour à la vie « normale », à la chaleur et à l’air un peu moins raréfié.
Finalement ca passe de justesse, nous descendons avec la dernière benne de service, et c’est le retour à la vie « normale », à la chaleur et à l’air un peu moins raréfié.
La journée s’achevera sur un tri de la tonne de matos
sur un parking en plein milieu du passage, sous le regards parfois bien étonnés
des voisins.
Merci les copains pour ces moments là haut !
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