lundi 14 octobre 2013

Ouverture de La Cuca Racha (L:35 ; H:80) à Rodellar avec les Pyrénalines.


11-13/10/13

Tout ça a commencé par un texto, un jeudi matin:
_ Gautier: T'es de retour dans les Pyrénées?
Puis un second:
_ Moi: Ouais mec!
Et ensuite...:
_ T'es dispo demain pour trois jours?
_ Yep, c'est pour quoi?
_ Ouverture d'une ligne pour notre film avec Laurent Triay.
_ Je fais les valises!

Avant de partir je débauche Maëlys, qui rattrapera plus tard ces quelques heures de cours du vendredi matin, on a mieux à faire pour le moment, on part à Rodellar!
Quatre heures et demie de route plus tard (on s'est un peu perdu oui..) nous voilà à Rodellar, on repère le camion de Laurent, replie les sièges avant de la Clio, et c'est parti pour la meilleure nuit de notre vie, à deux dans le coffre de la voiture. La journée du jeudi s'achève un peu plus tranquillement qu'elle n'a commencé.

Dans la nuit Gautier est arrivé et dort lui aussi dans son palace roulant, son break. Il y dort d'ailleurs tellement bien qu'on doit ouvrir les portes pour l'en faire sortir (2°C le matin, ça réveille!).
Dans le camion de Laurent ça s'agite, j'ai hâte de voir celui dont j'ai de nombreuses fois vu le nom à côté de voies dont jamais je ne pourrais m'approcher et qui m'a fait rêver avec son film Though Enough sur une longue voie à Madagascar. Mais en ouvrant la porte ce n'est pas sur Laurent que nous tombons, mais sur une superbe jeune fille... de trois ans! C'est sa fille, qui nous suivra pendant ces trois jours sans (trop) rechigner, chapeau la demoiselle!
Petit briefing du matin: l'objectif est la Cuca, une aiguille emblématique de Rodellar, haute d'environ 80m. Pour ce qui est des effectifs, nous ne sommes que 4 (Gautier, Laurent, Maëlys et moi) les autres ayant eu divers empêchements.
Nous partons donc léger pour aller repérer et équiper la ligne, nous comptons sur Remy, Manu et Mickael, qui doivent arriver le lendemain, pour nous aider à l'installer.
La marche est agréable sur le sentier qui serpente en bas du canyon, ponctuée par Laurent nous racontant ses ascensions: "là j'ai dû faire une vingtaine de 8a à vue dans ce coin!", "là-bas y'a un 8b que je me garde depuis quelque années pour le tenter à vue!"... Ok, nous ne venons définitivement pas du même monde..!
Puis, au détour d'un virage: la Cuca.
"Woaw, c'est majeeeeeur!"


En effet c'est pas mal. Pas mal du tout.
Viens la partie rébarbative de l'approche, la montée du pierrier qui arrive au pied de l'aiguille. On a beau s'y être habitué lors du pendulaire du mois de Juillet, ça ne fait jamais plaisir de s'y remettre! A midi on est arrivé au pied de l'aiguille, on mange un bout et c'est parti pour la phase la plus drôle. La désormais célèbre Mission "Pyrénalines".
Nous faisons deux groupes, Laurent et Maëlys doivent poser une corde fixe au sommet de l'aiguille pour en faciliter l'accès, Gautier et moi nous devons grimper là ou personne n'a jamais grimpé, dans du rocher péteux au possible, pour aller percer les ancrages en face de l'aiguille.
Pour l'aiguille c'est "simple": Gautier veut qu'on entoure la cime avec des élingues donc pas besoin de percer. Par chance, des grimpeurs sont en haut. Maëlys et Laurent leur demandent de monter la corde et de l'accrocher au relais au sommet. Fin de leur journée de boulot, ils prennent une pause tout à fait méritée.
Pour Gautier et moi c'est plus compliqué: nous devons d'abord grimper une dalle en calcaire péteux, qui nous mène sous un surplomb que nous savons infranchissable en libre. Je pars donc en tête, pose quelques coinceurs, qui se retrouveront en majorité en bas assez rapidement, fais relais sur un piton que je plante dans une écaille pas très sûre, et fait monter Gautier. Nous sommes juste sous le surplomb, impossible de continuer. Gautier repère alors un arbre, accroche quelques maillons rapides au bout de la corde pour la lester et jette le tout en espérant réussir à entourer l'arbre. Et là, miracle, au deuxième essai l'arbre est ceinturé, on équipe un rappel italien et remontons sur notre corde. Le plus dur est passé.
Reste tout de même une cinquantaine de mètre de progression dans une végétation bien fournie, sur une pente très raide faite de bloc instable, un vrai régal, et c'est Gautier qui s'y collera, chacun son tour!
A la fin de la journée les points sont posés, les ancrages sont accessibles depuis le bas par des cordes fixes, nous rentrons au bivouac satisfaits.
Au matin du deuxième jour nous rencontrons les autres membres de l'équipe qui sont arrivés dans la nuit: Remy, Manu et Micka, et nous mettons aussitôt à préparer le matériel. Nous prenons 20m d'élingues pour ceinturer l'aiguille, faisant confiance à l'intuition de Gautier.
Arrivé sur le spot nous faisons trois équipes: Manu, Micka et moi sur l'aiguille pour la ceinturer, Gautier pour équiper l'ancrage d'en face, et Maëlys et Remy pour passer la ligne et discuter tranquille en buvant des bières..! Le ceinturage de l'aiguille nous prendra plus de quatre heures, le rocher étant pourri sur le haut les élingues sont difficiles à positionner, et les 20m tombaient tout juste, il n'en fallait vraaaaaaiment pas moins!
En fin d'après midi la ligne est prête à slacker! Je m'élance le premier car Gautier voulait retendre la ligne après. La ligne est en moonwalk, peu tendue, sur seulement 35m, c'est très très léger, je ne suis pas du tout habitué à ce genre de set up! La ligne tremble sous mes pieds, c'est pas très propre au début, mais je m'habitue au fur et à mesure, au milieu ça va déjà mieux, mais l'exposition est folle lorsqu'on avance vers cette aiguille! Arrivé au bout je suis aux anges, la ligne est superbe, très exposée, loin de ce que j'ai l'habitude de slacker au niveau du set up, mais c'est passé du premier coup! Une erreur sur le retour m’enlèvera le "flash, aller et retour", mais tant pis, c'est trop bon!
Gautier s'élance ensuite, chute une première fois juste après son départ, puis enchaîne! Il a l'air d'en avoir pris plein les yeux lui aussi, vu le sourire qu'il a arrivé au bout! Retour flashé pour monsieur, ce soir on boira un verre en l'honneur de cette jolie croix que l'on vient d'ajouter à notre palmarès!
Le lendemain Micka nous fera le plaisir d'ajouter la cerise en haut de la pièce montée: il nous sort de sa remorque fourre-tout son para-moteur et nous annonce qu'il va nous filmer avec! Il part donc trouver un terrain pour décoller pendant que nous nous dirigeons vers le spot pour continuer de profiter de cette ligne et faire des images pour le film de Laurent.


Manu monte le premier sur la ligne. Pas simple pour lui car le soleil se lève juste derrière l'aiguille et l'aveugle. A cause d'un problème de dos c'est la première fois depuis un an qu'il remonte sur une highline. Il s'acharne pendant près d'une demie heure, en vain. Ce n'est qu'à la fin de la journée qu'il pourra lui aussi ajouter la ligne dans sa liste de belle croix!
Entre temps Micka est arrivée en para-moteur et enchaîne les allers-retours au dessus de la ligne. Son objectif: passer dessous! "J'ai au moins 10 fois la place de passer là dessous, c'est certains!" nous a-t-il répété toute la soirée de la veille!
Finalement il se ravise et se contentera de frôler le sommet de l'aiguille à plusieurs reprises, passant à quelques mètres de Manu en train de slacker dessus!
La journée se poursuit avec des essais de Maëlys et de Remy, puis, à son retour, de Micka. Il faut savoir que Micka n'a jamais slacké, les seules fois où il est monté sur une sangle, c'était en highline! Et il faut avouer que celle-ci n'est pas la plus simple pour apprendre à jouer les funambules! Pendant près de trois quarts d'heure il s'acharne à essayer de se lever, d'en bas on essaie de lui expliquer comment faire un chongo, mais en vain! Belle énergie, belle combativité, chapeau l'artiste!
C'est l'heure de démonter, de prendre un dernier tapas, une dernière pinte, et de rentrer! Départ donc l'esprit embrumé par un week end bien rempli et une pinte de trop!
Ce fut (encore une fois) un week-end au top, un grand merci à Gautier pour m'avoir invité, à Slack.fr pour le prêt de la sangle et un grand merci à tous les copains qui ont fait que ce week-end fut une grande réussite!
VENGA!



Set up:
Sangle: Moowalk, Slack.fr
Bananas: Sladlock Power, Slack.fr

dimanche 18 août 2013

Une nouvelle Cascade-line.



18 Août 2013:
De retour d'un long week-end en montagne, nous avons décidé, Maëlys et moi (plus Maëlys que moi, je ne désirais qu'un bon lit et 12h de sommeil réparateur..), d'aller chercher un nouveau spot de waterline pour se rafraîchir en cette chaude fin d'été.
Direction donc l'Est d'Aix en Provence avec en tête une waterline sur le lac d'Esparron sur Verdon, qui se révélera impossible pour cause de surfréquentation du spot! Direction donc un petit village tout proche pour ouvrir ce qui restera l'un de mes plus beaux souvenirs de waterline.
L'approche est simple, mais la cascade se cache et nous mettons un peu de temps à trouver le bon chemin, la ligne se fait désirer! Une fois sur place: le paradis. Personne sur le spot, une eau fraîche et claire, une cascade de 40m de haut, à ses pieds: deux arbres séparés d'un peu moins de 40m. La ligne est parfaite!
Maëlys, BNSSA de son état, passe la ligne et équipe le premier ancrage pendant que je m'occupe du second.
Une fois la ligne tendue c'est le festival! La cascade est bruyante, la ligne passe très près, les embruns nous giflent le visage, ce n'est pas simple! Au bout de quelques essais la traversée est dans la poche, à l'aller d'abord, puis au retour.
Pour Maëlys c'est moins simple, et l'arrivée des gardes du parc nous demandant de déséquiper n'est pas pour l'aider.. Tant pis, elle se rattrapera sur la prochaine! Nous déséquipons donc la ligne et rentrons à la maison, direction le lit pour moi!

Merci à Maëlys pour m'avoir traîné et supporté sur cette ouverture, ça en valait la peine (la prochaine fois je ne râlerais pas, promis).
(Comme nous l'ont dit les gardes, ce spot est en fait interdit pour causes de chutes de pierres ainsi que pour la préservation d'une roche en formation. Cette ligne ne pourra donc hélas pas être répétée..)

Matériel utilisé:
Sangle: Dark Blue, Slack.fr
Tension: Pack Skylab, Slack.fr
Bananas: Sladlock Power, Slack.fr

dimanche 21 juillet 2013

Record de France de saut pendulaire avec les Pyrénalines et ouverture de Sur les Chemins de la Bohème (L:42 ; H:260)

Du 13 au 20 Juillet:
Après avoir rencontré Paulo, Gautier et Adrien une première fois quelques mois avant lors de mon premier saut pendulaire à Sordidon, je me retrouve à nouveau dans les Gorges du Verdon pour venir les aider à répéter le record de France de saut pendulaire, ouvert par le groupe de rope jump Ukrainiens Rock'N'Rope.
Quand j'arrive, c'est la course, les ancrages sont introuvables, tout le monde cherche, retourne les buissons, explore les coins de falaise pour trouver les fameux goujons! A la fin de la journée, les points ont finalement été trouvés et nous passons notre première soirée tous ensemble au bivouac en parlant de corde (sujet qui restera au cœur des conversations durant toute la semaine..!) et en buvant un verre bien mérité!
Le deuxième jour c'est la première "mission" (que je finirais par appeler les "missions Pyrénaline", tant elles sont fréquentes avec ces chers Toulousains!): Paulo et Manu descendent dans le pierrier au pied des falaises pour faire passer les cordes jusqu'aux ancrages d'en face. Au programme: déforestation et galère sans nom pour faire passer les 400m de corde à travers les pierriers et les forêts. A la fin de la journée, le tiers le plus dur est passé, nous nous y collerons donc nous aussi le lendemain avec Adrien, Thomas et Mathieu. A la fin de cette deuxième journée de bartasse, la première corde est ancrée, il ne reste plus qu'à ancrer la seconde, ce sera l'affaire de la troisième équipe, Nathan, Maëlys, Paulo et Manu.
Ça y est, tout est en place, "demain ça saute" entend-on à intervalle régulier!
Pendant l'installation de cet énorme pendule j'essaie dès que j'ai un moment de libre d'ouvrir un projet qui occupe toutes mes pensées: une ligne sous l'exit de pendulaire! Notons que cette ligne était la condition pour que Maëlys nous rejoigne sur le spot, elle sera donc ouverte en son honneur!
Comme le projet principal reste l'installation du pendule, l'ouverture de la ligne durera 3 jours, étape par étape. La fin de l'installation concordera avec l'arrivée des journalistes de France 3, venus interviewer Théo!
Interview placée sous le signe de la bonne humeur avec des journalistes se retrouvant longé sur une ligne de vie à plus de 250m de haut alors qu'ils n'avaient jamais enfilé de baudrier!
La ligne fait donc 42m, à plus de 250m de haut, et ne sera que très peu tendue pour cette première traversée. Après deux ou trois essais je traverse dans un sens, tant pis pour la FA flash..! Les journalistes peuvent filmer de belles images, Paulo saute devant moi pendant que je slack, Théo fait tranquillement quelques aller retour, la ligne est magnifique, très gazeuse et l'exposition est énorme!
Le jeudi, un incident sur l'installation nous oblige à démonter un peu plus tôt que prévu, c'est la fin d'une nouvelle semaine de folie Verdonnesque!
Pour finir, on retiendra de ce séjour des gendarmes venus au départ pour nous demander de partir et qui finiront par filmer nos sauts avec leurs téléphones, des pompiers motivés venus nous aider à remonter nos cordes, l'ouverture d'une belle ligne bien exposée, une semaine de bivouac pimentée par des apéros à n'en plus finir en débriefant les sauts de la journée, de la galère dans les pierriers, mais au final, c'était "beaucoup d'amour"!
Merci à tous pour cette semaine de vertige!

Set up de la ligne:
Sangle: Dark Blue, Slack.fr
Bananas: Sladlock Power, Slack.fr

Tension: pack Skylab, Slack.fr